Jean Cocteau - 27 Citations et 1 Texte
A l'impossible, je suis tenu.
A force de plaisirs, notre bonheur s'abîme.
On ferme les yeux des morts avec douceur, c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants.
J'ai souvent écrit que l'esprit de création n'est autre que l'esprit de contradiction sous sa forme la plus haute.
Un académicien, c'est un homme qui, à sa mort, se change en fauteuil.
La vérité est trop nue, elle n'excite pas les hommes.
Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images.
Il est triste de jouer à cache-cache dans ce monde où l'on devrait se serrer les uns contre les autres.
Ce que le public te reproche, cultive-le : c'est toi.
Il arrive que le premier coup d’œil qu'on jette sur un visage vous renseigne mieux sur ce qu'il renferme qu'une longue étude.
Le style n'est pas une danse, c'est une démarche.
La France est un pays qui se dénigre. C'est tant mieux, car sinon ce serait le pays le plus prétentieux du monde.
Mieux vaut donner à un faux pauvre que refuser son assistance à un vrai.
Il n'y a pas de précurseurs, il n'existe que des retardataires.
Je ne suis ni gai ni triste. Mais je peux être tout l'un ou tout l'autre avec excès.
J'étais aussi mort avant de naître que je le serai après avoir vécu. J'ai donc de l'abolition de la personnalité une interminable habitude.
" Jouer coeur ou tricher "
Jeunes hommes avides, croyez-moi. Il n’existe que deux manières de gagner la partie : jouer cœur ou tricher.
Tricher est difficile; un tricheur pris est battu. Jouer cœur est simple. Il faut en avoir, voilà tout. Vous vous croyez sans cœur. Vous regardez mal vos cartes.
Face à la vie, face au mensonge, face à l'impermanence du monde, nous n'aurions que deux manières de réagir selon Cocteau.
Tricher, mentir, se mentir, dissimuler, contourner, manipuler, se cacher derrière son petit doigt, s'empêcher de penser, s'aveugler, faire semblant de ne rien voir ou regarder ailleurs, jouer les naïfs ou les imbéciles, faire comme si rien ne bougeait, se convaincre que tout est tel qu'on le croit ou que rien n'est sous notre contrôle.
Bref ainsi coiffé d'une perruque protectrice, habillé d'un costume de scène, les yeux derrière des lunettes déformantes, des bouchons dans les oreilles, nous choisirions ainsi de créer une réalité fictive pour nous maintenir dans un confort factice.
Et comme la grenouille plongée dans cette casserole d'eau posée sur une plaque électrique, nous ne sentirions pas la température monter, trouvant même cette eau tiède très agréable, jusqu'à mourir sans avoir pu sauter de ce piège mortel.
L'autre voie serait de "Jouer cœur" : aimer, voir avec son cœur, suivre ses intuitions, consolider son socle de valeurs et prendre ses décisions en conformité de ses croyances profondes, embrasser le monde tel qu'il est, sentir ses mouvements, toucher du doigt les mutations, être en conscience, ouvrir les yeux, être curieux, étonné, simple, aller là où son cœur nous emmène, là où nous sommes bien, en alignement avec ce que nous sommes.
Bref, tout cœur dehors, toute conscience ouverte, tout nu et vrai face à ce qui nous entoure, nous avancerions plus loin, plus vite et vers un chemin plus clair, entraînant ceux qui nous entourent dans un même mouvement.
Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel.